Adaptée du magnifique roman de Margaret Atwood, la série The Handmaid’s Tale nous plonge dans une Amérique terrifiante où les femmes sont considérées comme les propriétés d’un État désormais contrôlé par un mouvement religieux puritain. Et si la réalité parallèle décrite par Atwood effraie autant, c’est parce qu’elle résonne fortement avec l’actualité d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Dans la société dystopique et totalitaire de The Handmaid’s Tale, les États-Unis ont cédé leur place à la République de Gilead qui a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’état éradiquant la Maison Blanche, le Congrès et la Cour Suprême. Pour lutter contre une pollution environnementale qui a rendu la majeure partie de la population stérile, conduisant à un taux de natalité très bas, la théocratie militaire de Gilead a réorganisé la société en castes dans laquelle les hommes occupent toutes les plus hautes positions du pouvoir tandis que les femmes ont perdu leur statut de citoyenne. Devenues propriétés de l’État, elles sont regroupées en plusieurs catégories : les Épouses sont les femmes des dirigeants, les Marthas s’occupent de l’entretien de la maison, les Servantes servent à procréer et les Tantes surveillent et forment les Servantes. La série, comme le roman, suit le destin de June qui, comme toutes les autres femmes, a perdu tous ses droits : elles n’ont plus le droit de travailler, d’avoir de l’argent ou même de lire. Comme toutes les Servantes, June a perdu son nom. Elle s’appelle désormais Offred (pour Of Fred), pour mieux marquer l’appartenance à son Commandeur, Fred Waterford. Et sa vie se résume à attendre d’être violée chaque mois, dans l’espoir de tomber enceinte et ainsi accéder, le temps de sa grossesse, à une position plus privilégiée, avant d’être réaffectée à un nouveau couple.

Cet horizon cauchemardesque, que la série a su brillamment mettre en images – rendant sa vision aussi dérangeante que nécessaire -, il a souvent été demandé à la romancière Margaret Atwood s’il était une prédiction (rappelons que le roman a été écrit en pleine guerre froide au milieu des années 80). « Non, ce n’est pas une prédiction« , expliquait-elle lors d’un éditorial publié dans le New York Times en mars dernier. « Parce que prédire le futur n’est pas vraiment possible : il y a trop de variables et de possibilités imprévues. Disons plutôt que c’est une antiprédiction : si ce futur peut être décrit en détail, il est probable qu’il n’arrivera pas. Mais il ne faut pas non plus compter sur ce genre de vœux pieux. » Et on va le voir, à de (trop) nombreuses reprises, on constate que nos sociétés n’ont parfois rien à envier de la République de Gilead. Si se poser la question de savoir à quel point la dystopie imaginée par Atwood pourrait devenir réalité est légitime, elle mérite néanmoins d’être formulée différemment. Il faudrait en effet plutôt se demander si elle pourrait redevenir une réalité.
Car comme le rappelle l’écrivaine dans sa propre postface écrite pour les trente ans de la publication du roman, tous les événements que l’on retrouve dans The Handmaid’s Tale ont des précédents historiques : « je m’étais fixé une règle : je n’inclurais rien que l’humanité n’ait pas déjà fait ailleurs ou à une autre époque« . Les pendaisons de groupe, les victimes lapidées en place publique, les enfants volés remis à des officiels de haut rang, l’interdiction du droit à la propriété ou à la lecture, mais aussi la couleur des tenues des femmes propre à chaque caste, tout ceci a existé, y compris dans nos sociétés occidentales et au sein même de la tradition chrétienne. Le livre prend ainsi son inspiration sur ce qu’il s’est passé dans des états totalitaires, des régimes militaires ou des ordres religieux. On pense par exemple aux lois somptuaires pendant le Moyen Âge. Et le concept même de fertiliser des servantes pour des personnes haut placées provient directement de la Bible. Dans la série, le passage en question est d’ailleurs récité avant chaque rituel où le Commandeur viole la Servante en présence de sa femme. The Handmaid’s Tale n’invente rien mais rappelle que l’histoire a parfois tendance à radoter, et que ce que l’on considère comme acquis ne l’est pas forcément pour tout le monde, et encore moins de manière définitive.
Lutte des femmes
« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » Cette citation de Simone de Beauvoir, on pourrait très bien l’adapter à la série, où tout part ici d’une crise écologique qui rend le gros de la population stérile. Et de cette crise découle un renversement de pouvoir par la République de Gilead où les femmes deviennent les esclaves des hommes, au mieux des femmes au foyer qui savent rester à leurs places. Sur la question du pouvoir, il ne surprendra personne d’affirmer que l’égalité reste encore loin, très loin, d’être acquise. Rien qu’en France (où le droit de vote des femmes date seulement de 1944), le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes révélait en février dernier que la parité était certes relativement respectée dans les assemblées locales mais nettement moins sur les postes exécutifs (seules trois régions sur dix-huit sont présidées par une femme suites aux élections de 2015).
Ce qu’il y a d’intéressant dans la série, c’est d’abord la manière dont est illustrée ce basculement. À travers des scènes de flashbacks (absentes du livre même si le personnage évoque des souvenirs du passé), qui renvoient à notre temps présent, la série montre de quelle manière les choses ont soudainement changé, petit à petit, presque naturellement, et avec une facilité qui fait froid dans le dos. La force de ces flashbacks, c’est qu’ils paraissent étrangement proches de nous, et finalement réalistes. Et à la série de montrer comment, droit après droit, et de manière insidieuse, on finit par se retrouver dans une situation qui devrait paraître grotesque, si elle ne faisait pas dangereusement écho à l’actualité.
Quand Margaret Atwood écrit La Servante écarlate, elle s’intéresse à tous les articles sur les chutes des taux de natalité et les politiques de répression de la contraception et de l’avortement mises en place par Ronald Reagan. Trente ans plus tard, deux jours à peine après son investiture, Donald Trump, nouveau président des États-Unis signe cette même loi visant à bloquer le financement d’ONG internationales soutenant l’avortement (une signature immortalisée par un cliché devenu tristement mémorable puisqu’on y voit Trump entouré de six hommes blancs). Cette loi, Bill Clinton l’avait pourtant éliminé avant qu’elle ne soit rétablie par Georges W. Bush puis de nouveau retirée par Barack Obama. Quand l’histoire se répète, Karl Marx disait que « la première fois, c’est une tragédie, la seconde, une comédie« . Il faudrait ici parler de parodie. Mais cela rappelle surtout à quel point nos droits, et en particulier ceux des femmes, restent extrêmement précaires. Ce n’est pas pour rien si dans un pays dirigé par un président dont les propos sexistes n’ont cessé de marquer l’actualité, la série d’Hulu est devenue (entre autres) un symbole contre la prise de position sur l’avortement. Durant des marches de femmes qui ont fait suite à l’investiture de Donal Trump, on pouvait notamment lire des panneaux : « The Handmaid’s Tale n’était pas censé être un guide pratique« .
The Handmaid’s Tale, fiction vs réalité
Si The Handmaid’s Tale sert de mise en garde, elle ne fait parfois que décrire ce qui est une réalité pour d’autres. Dans la série, l’avortement est un crime. Il n’y a aucune exception possible, même en cas d’urgence médicale. Et un docteur qui le pratiquerait serait immédiatement pendu. Dans de nombreux pays dans le monde, l’avortement reste encore illégal. En Irlande du Nord, la loi apparait ainsi comme l’une des plus restrictives d’Europe. Toutes personnes qui se feraient avorter illégalement ou qui réaliseraient l’intervention encourent la détention à perpétuité. Et ceci s’applique même dans le cas où la grossesse est le résultat d’un viol, d’un inceste ou s’il y a une malformation du fœtus.
Dans la série, lorsque Ofglen est dénoncée pour avoir entretenu une relation amoureuse avec une autre femme, son amante est pendue sous ses yeux avant qu’elle ne se fasse exciser. Dans un rapport publié en début d’année, l’UNICEF recense pas moins de 200 millions de femmes ayant subi une mutilation génitale dans le monde – principalement en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Être homosexuel dans la République de Gilead est puni de mort. Et pour les différencier, les gays doivent porter un triangle rose (dans le roman, il s’agit de pancartes violettes), renvoyant au symbole utilisé par les Nazis sur les prisonniers homosexuels dans les camps de concentration. En se référant à un événement aussi précis, la série tend à montrer que les horreurs du passé peuvent à tout moment ressurgir, elle n’avait sans doute pas imaginé qu’une nouvelle fois, elle serait rattrapée par la réalité. En février et mars dernier, plusieurs centaines d’hommes homosexuels ont été arrêtés, torturés et incarcérés par les forces de l’ordre tchéchènes dans des prisons secrètes. Et tout ça, dans l’illégalité la plus totale. Au moins trois hommes ont été tués en conséquence de ces vagues de répression qui évoquent les heures les plus sombres de notre histoire.
On pourrait s’imaginer que The Handmaid’s Tale pousse jusqu’à la caricature pour illustrer son propos. Mais à chaque fois, on constate que le roman et la série ne font que souligner des aberrations bien réelles. Quand June et Moira n’ont plus accès à leurs compte en banque, puis sont virées de leur boulot pour finalement perdre quasiment tous leurs droits, il faut rappeler qu’en Arabie Saoudite, les femmes n’ont pas le droit d’ouvrir un compte en banque personnel. Elles ne peuvent pas conduire. Elles n’ont pas non plus le droit de se rendre à l’étranger, ni même de se marier, sans autorisation. Car là-bas, les femmes sont en réalité sous l’emprise de la tutelle masculine. Malgré quelques avancées (minimes) récentes – comme le droit de vote aux élections municipales – l’Human Rights Watch constate que ce système de tutelles entrave les réformes engagées. Comme le fait que les autorités gardent une femme incarcérée jusqu’à ce son tuteur vienne la récupérer, même si c’est ce dernier qui l’y a mis, ou encore qu’un mari continue d’exercer la tutelle pendant une procédure de divorce. Le parallèle entre la série et l’actualité ne s’arrête pas là. Enfermées dans leurs chambres, les Servantes obéissent à un calendrier strict et n’ont le droit de sortir que pour aller faire des courses, sous extrême surveillance. Au Yémen, les femmes ne peuvent pas sortir de leur domicile sans la permission de leur époux, sauf en cas d’extrême urgence.
Banalisation du viol
L’un des aspects les plus écœurants et insoutenables soulignés par la série concerne bien entendu le viol, et la façon dont celui-ci est ritualisé. Lequel, au-delà de l’horreur pure subie par les Servantes, apparaît comme un révélateur de nos sociétés patriarcales, reflétant la manière dont sont traitées les femmes par rapport aux hommes. C’est-à-dire, non équitablement. Une scène dans la série illustre cela parfaitement. Celle où Janine confesse avoir été violée par plusieurs personnes à l’âge de 14 ans, qui la conduira à subir un avortement. « A qui la faute ? » demande alors Tante Lydia, avant que les Servantes ne répondent en cœur (bien qu’à contre cœur) : « Sa faute, sa faute, sa faute« . Tante Lydia enfonce alors le clou et interroge : « Qui les a poussés à faire ça ?« . « C’est elle, c’est elle, c’est elle« , peut-on alors entendre. L’ironie est totale. Dans une société où les femmes fertiles n’ont d’autres choix que d’être violées, celle-ci trouve en plus le moyen de les rendre coupables.

Mais aussi aberrant que cela puisse paraître, c’est pourtant quelque chose qui arrive régulièrement dans nos sociétés, y compris occidentales. Aux États-Unis, les exemples ne manquent pas. Pour avoir été violée par deux joueurs de foot US au cours d’une fête, alors qu’elle était inconsciente, une jeune femme a été sujette à de nombreuses allégations, jusqu’à tomber dans le stéréotype tristement classique du « elle l’a bien cherché ! ». Parce qu’elle avait consommé de l’alcool, la lycéenne était elle aussi « condamnée », finalement rendue responsable de sa propre agression. A côté de ça, certains journalistes ont déploré que le futur sportif de ces joueurs – reconnus coupables de viol – était alors gâché, comme s’il aurait fallu leur pardonner, alors que personne n’a semblé s’émouvoir du traumatisme subie par la vraie victime. On ne compte d’ailleurs plus les cas où les peines de prison ont été drastiquement raccourcies parce qu’après tout, ce sont des garçons et « il faut bien que jeunesse se passe« . Là où les choses deviennent vraiment partiales, et complètement abusives, c’est que dans certains cas, la consommation d’alcool des agresseurs devient une excuse pour justifier leurs comportements alors que pour les victimes, c’est un moyen de les incriminer. Une justice à deux vitesses écœurante qui n’a rien à envier à celle pratiquée dans la République de Gilead.
Cette dernière n’est d’ailleurs pas la seule à avoir systématiser le viol, en le justifiant par certains passages de la Bible. Dans l’État islamique, qui a relancé l’esclavage en tant qu’institution, le viol systématique de femmes et de filles de la minorité religieuse Yazidi est devenu une pratique consacrée dans les principes fondamentaux du groupe. Le commerce de ces femmes et filles s’intègre dans une infrastructure avec un réseau d’entrepôts où les victimes sont exposées et inspectées avant d’être commercialisées, telles les Servantes attendant d’être envoyées dans les familles d’accueil. Parmi tous les témoignages de femmes qui ont réussi à s’échapper de cet enfer, toutes s’accordent à dire que les combattants de l’État islamique effectuent une prière avant et après les avoir violées. Ils prennent le temps d’expliquer à leurs victimes que, parce qu’elles pratiquent une autre religion que l’Islam, le Coran ne leur donne pas seulement le droit de les violer, il le cautionne et l’encourage.
L’excuse de la religion
Sur le site The Establishment, on peut lire l’édifiant témoignage d’une jeune femme ayant été élevé dans une communauté chrétienne fondamentaliste – le mouvement Quiverfull – et qui raconte que The Handmai’ds Tale était sa réalité (les femmes y étaient globalement traités de la même manière, c’est-à-dire aux services des hommes). Faut-il pour autant voir The Handmaid’s Tale comme une série antireligieuse ? Ce serait une manière réductrice et simpliste de voir les choses. Ce qui ne l’empêche pas de mettre en garde contre le fondamentaliste ou tous ceux qui se cachent derrière la religion pour justifier leurs actes, et plus encore quand c’est le gouvernement tout entier qui s’en remet à Dieu. Et si la théocratie imaginée par Margaret Atwood peut sembler révolue ou d’un autre temps, il faut rappeler que le Vatican reste aujourd’hui une théocratie et que le Tibet en était une il n’y a encore pas si longtemps. De même sans être des théocraties, au sens strict du terme, certains états islamiques comme l’Arabie Saoudite ou l’Iran peuvent être considérés comme tels, dans le sens où leurs régimes s’inspirent du Coran, de la charia ou de divers préceptes religieux.
Alors que Tante Lydia tente de bourrer le crâne de ses Servantes en citant certains passages de la Bible, Offred constate qu’elle choisit toujours des passages bien précis, sans aller au bout de certaines citations, ne gardant que ce qui vient idéalement servir ses propos. Dans notre monde, beaucoup se servent des passages de la Bible pour légitimer leur homophobie, oubliant pourtant que la Bible interdit également le divorce. Ce fondamentalisme sélectif, à la base de la République de Gilead, se propage un peu partout dans notre monde. En Irlande ou en Pologne, l’Église a une influence suffisante pour tenter d’imposer une législation plus traditionnelle. La Pologne a ainsi voulu interdire l’avortement et il fallu que les femmes sortent dans la rue. Dans une interview accordée au Monde, l’historienne Sophie Bessis estime que « toutes les grandes religions servent d’appareil idéologique de maintien des rôles traditionnels attribués à chaque sexe. Elles sont une justification de la domination patriarcale« .
Ne jamais rien lâcher
Tout dans The Handmaid’s Tale renvoie in fine à la manière dont les hommes cherchent à rabaisser les femmes, à en faire leurs esclaves, à systématiquement chercher à remettre en question leurs droits. Et le basculement qui s’opère dans la série apparaît parfois prêt à frapper aux portes de certaines sociétés. En Turquie, depuis son accession au pouvoir en 2014, le président Recep Tayyip Erdoğan enfonce son pays dans une régression inquiétante, et tout particulièrement pour le droit des femmes. Il a d’abord commencé par vouloir criminaliser l’adultère quand celui-ci est du fait de l’épouse. Il a tenté (en vain) de réduire le délai légal de l’avortement de 10 à 4 semaines. Mais il a également affirmé à plusieurs reprises que le rôle naturel de la femme se trouvait au foyer et il considère que cette dernière est « incomplète » si elle n’a pas au moins trois enfants. S’il faut aussi souligner que de nombreuses améliorations ont eu lieu un peu partout dans le monde pour l’égalité des sexes (même si, dans un pays comme la France, des inégalités persistent), The Handmaid’s Tale nous rappelle aux dangers de l’apathie, qui peut conduire à une érosion progressive de nos libertés.

« C’était après la catastrophe, quand ils ont abattu le Président, mitraillé le Congrès et que les militaires ont déclaré l’état d’urgence. Ils ont rejeté la faute sur les fanatiques islamiques, à l’époque. Restez calmes, disait la télévision. La situation est entièrement maîtrisée. » Si la République de Gilead a pu se mettre en place, c’est parce que le gouvernement a mis en place une politique fondée sur la peur qui, en rejetant la faute ailleurs, a pu se construire progressivement, sans que le peuple ne se révolte puisqu’il n’y avait pas de réels ennemis identifiés. Cette façon de jouer sur la peur de l’Autre reste malheureusement à la base de nombreux partis politiques – tout le programme du FN en France se construit là-dessus. Récemment, on sait que le vote du Brexit est en grande partie dû à cette idée que le Royaume-Uni devait reprendre le contrôle de ses frontières pour maîtriser l’immigration. De la même manière, la victoire de Trump a pu avoir lieu parce que certains ont adhéré en une politique d’immigration plus stricte, et sa promesse de construire un mur a su séduire les plus nationalistes du pays. En pointant du doigt de faux problèmes, les sociétés cherchent insidieusement à nous détourner le regard pour mieux s’attaquer à nos libertés, à commencer par celles des femmes. Et là où la République de Gilead montre toute sa perversité, c’est aussi dans sa manière de confronter les femmes les unes aux autres, en donnant à certaines un peu plus de droits ou de pouvoirs. En faisant cela, les hommes se préservent de toute coalition entre les femmes puisqu’ils parviennent finalement à semer l’ambiguïté entre elles, voire même à les opposer (Offred ne cesse de répéter qu’elle ne peut pas faire confiance aux autres Servantes). De la même manière que l’équipe de Donald Trump a embauché la directrice de campagne Kellyane Conway, pour faire remonter ce dernier dans les sondages, afin de rassurer l’électorat féminin – puisqu’elle travaille pour lui, il ne peut pas être aussi sexiste qu’on le dit. Car c’est lorsque les groupes opprimés commencent à se diviser que le pire est à craindre. Et c’est finalement ce que nous dit The Handmaid’s Tale, qu’il ne faut jamais abandonner. Que la lutte de ses droits reste un combat permanent, qu’il faut mener ensemble. Et que rien, ni personne, ne devrait remettre en question la disposition de soi. Nolite te bastardes carborondum*.
*Ne laissez pas les salauds vous tyranniser