D’ici 2020, le gouvernement chinois souhaiterait appliquer un système d’évaluation, en notant chaque individu de sa population. Sous le terme très affriolant de « Social Credit System », chaque citoyen se verrait attribuer une note qui sera établie en fonction de son comportement, ses habitudes de consommation, ses relations sociales et familiales, son casier judiciaire, etc. Cette note lui permettra d’accéder ou pas à un emploi, à de meilleurs soins médicaux, à une école et même à des réductions de prix sur les billets de train (sic !).
Le gouvernement chinois présente cet outil d’ingénierie sociale comme une manière efficace de lutter contre la corruption galopante parmi les officiels du parti communiste. Développer un tel système demande néanmoins la coopération des géants chinois du numérique pour récupérer de la big data sur chaque citoyen. La Banque Centrale Chinoise a indiqué que des plateformes de e-commerce (dont Alibaba) participaient déjà au projet pilote qui note d’un « personal credit » ses clients.
Ce projet ne vous rappelle rien ? L’épisode n°1 de la troisième saison de Black Mirror, Nosedive, décrit parfaitement ce système d’évaluation permanente et ses conséquences directes sur le quotidien des gens : accès à un meilleur appartement, à un cercle d’amis plus important, etc. Cette course permanente à la popularité est un des travers (encore un !) des réseaux sociaux. Rappelez-vous, il y eut pendant une brève période où certains mesuraient votre activité sur les réseaux sociaux à coup de Klout… sans autre incidence que de devenir ridicule. Dans le cas du gouvernement chinois, c’est une course à la big data qui est lancé pour mieux surveiller sa population…
Certes, ça se passe en Chine, mais comme depuis un moment l’Occident, n’est pas en reste sur ses sujets, il est fort à parier qu’un tel système de notation dort dans un tiroir d’un de nos gouvernements démocratiques. Qui osera le sortir en premier ?