Vous avez dit… Blockchain ?
On vit une drôle d’époque. Depuis quelques mois, les personnes les plus influentes du monde de la finance sautent sur place comme des cabris à propos d’une technologie qui était destinée préalablement à les faire disparaître.
Bitcoin est ainsi passé de l’ombre à la lumière en un clin d’œil, des ordinateurs de quelques geeks aux mains de quelques grands financiers. Enfin il ne s’agit pas de Bitcoin à proprement parler, mais plutôt la technologie qui supporte la crypto-monnaie, à savoir la blockchain.
La Fintech et les principaux acteurs de la finance explorent aujourd’hui les capacités de cette technologie. Que ce soit du transfert d’argent à la transparence des paiements interbancaires, tous s’emballent, testent et analysent cette technologie vieille de 8 ans.
Depuis quelques mois s’enchaînent à très grande vitesse les annonces autour de la blockchain. Ici on apprenait que BNP Paribas, ING et Wells Fargo rejoignaient le consortium international R3 sur la question ; là que le NASDAQ avait effectué sa première transaction sur la blockchain et enfin que la bourse australienne testait la technologie pour le règlement des transactions.
Mais la blockchain ne s’arrête pas au secteur financier. Avec l’arrivée de la nouvelle génération de crypto-monnaie, l’ether et son projet Ethereum, le champ des possibles s’est soudainement élargi. La finance ne devient plus qu’une infime partie de l’intérêt général, des pans entiers de l’économie et la politique pourraient bénéficier de cette technologie. Elle irait jusqu’à bousculer Internet dans sa sacro-sainte organisation serveur/client.
Si on a le droit d’être emballé par l’énorme promesse qu’elle annonce, peu se posent encore les bonnes questions et notamment sur les conséquences qu’elle implique. Car n’oublions pas qu’une technologie n’est jamais neutre et à l’heure actuelle, elle pose autant de questions qu’elle n’en a résolues.
La blockchain n’en est qu’à ses balbutiements et il est encore trop tôt pour savoir si elle rejoindra ou pas le cimetière des belles promesses d’Internet. Nous nous sommes donc interrogés sur la pertinence d’un tel emballement en publiant notre premier cahier de l’innovation sur le sujet.