L’intérêt des chercheurs pour la blockchain ne date pas d’hier. Deux revues américaines de référence, Nature et Science, ont publié récemment des articles sur le thème spécifique de la blockchain éthique. L’objectif étant d’établir des nouveaux usages de cette technologie afin que ses caractéristiques soient utilisées à bon escient. Dans ce cas, l’intérêt est de montrer en quoi elle peut améliorer notre mode de consommation.
Pourquoi la blockchain éthique apparaît maintenant ?
La blockchain, et le Bitcoin en particulier, subissent une mauvaise presse de par ses utilisations sur le Dark Web. Mais certains spécialises voient en ces technologies de belles opportunités. Guillaume Chapron, met en avant dans Nature, les bons usages de la chaîne de blocs. Il met tout d’abord en relief son utilité en termes de traçabilité. En effet, elle pourrait transformer nos critères d’achat en donnant accès, par le biais d’un QR code, à toute la chaîne logistique de nos produits de consommation. En faisant approuver chaque étape sur la blockchain, la traçabilité deviendrait infalsifiable. Il faudrait alors s’attendre à de lourdes modifications écologiques, les producteurs devant prouver leurs bonnes pratiques. Sur le même constat, cela permettrait de contrôler plus facilement la provenance des aliments et biens de consommation.
En quoi devez-vous vous sentir concerné ?
Si on gagne en effet en transparence, la blockchain éthique peut aussi favoriser les circuits courts. Grâce, notamment, au Bitcoin, il est envisageable de réaliser des transactions directement avec des petits producteurs sans qu’ils aient besoin d’intermédiaires. Il serait même possible de traiter directement avec des acteurs du commerce équitable en se passant de compte bancaire. Même s’il reste par nature volatile, ces réflexions doivent alimenter le futur de la consommation.
Il n’en reste pas moins que l’utilisation de la blockchain pose paradoxalement aussi un problème environnemental. Énergivore, elle n’est peut-être pas la solution à envisager dans l’immédiat, pas avant que les problèmes énergétiques de la planète ne soient résolus. Aujourd’hui, utiliser la blockchain sans se poser ces questions et les prendre en compte, c’est rester dans le déni.