Air Sheperd, l'IA qui sauve des animaux du braconnage

Temps de lecture : 2 minutes

En Afrique, le braconnage est un véritable fléau et menace certaines espèces animales de disparition. La Fondation Lindbergh a publié des chiffres alarmants sur le sujet : un éléphant est tué toutes les quinze minutes et un rhinocéros toutes les neuf à onze heures. Le braconnage est devenu, selon le WWF, le quatrième marché illégal au monde, juste derrière le trafic de drogues, la traite d’êtres humains et la contrefaçon. Pour sérieusement contrecarrer cette menace, la Fondation Lindbergh s’est associée à la start-up Neurala, spécialisée dans le deep learning, afin d’améliorer son programme, Air Sheperd, de surveillance par drone contre le braconnage. Sur le terrain, cette combinaison permet de distinguer clairement les braconniers des animaux sauvages et d’envoyer des alertes aux gardes forestiers pour qu’ils puissent intervenir rapidement.

Pourquoi le programme Air Sheperd est-il important  ?

Il y a quelques mois, Elon Musk et Stephen Hawking avaient réclamés dans une lettre ouverte l’interdiction des robots tueurs capables « de sélectionner et de combattre des cibles sans intervention humaine ». L’initiative de la Fondation Lindbergh démontre que cette association est à même de sauver des vies et en l’occurrence ici, des espèces animales.
Qui plus est, ce projet a révélé son efficacité. Durant 6 mois, le nombre de rhinocéros tués par mois est ainsi passé de 19 à 0, dans la zone géographique surveillée par ces drones.
D’autres acteurs se sont aussi penchés sur cette problématique des sauvegardes de la faune. Paul Allen, le co-fondateur de Microsoft, avait en effet révélé le même type de projet au mois de mai dernier. Le DAS (Domain Awareness System) repose sur une cartographie des risques et alerte en temps réel si problème il y a.

En quoi devez-vous vous sentir concerné ?

Aujourd’hui, l’intelligence artificielle inquiète plus qu’elle ne rassure. A l’heure où l’on s’inquiète du remplacement de l’homme par une machine intelligente, le programme Air Sheperd démontre tout le contraire. Un drone intelligent, s’il est contrôlé par l’homme, peut rendre de grands services. Ce projet et celui de Paul Allen ont rencontré des échos favorables dans les parcs et réserves des pays africains (Afrique du Sud, Tanzanie, Kenya) qui les ont adoptés.
Le braconnage ne concerne pas uniquement le continent africain. Le Parc de Thoiry en a fait l’amère expérience récemment lorsque son rhinocéros blanc a été tué pour sa corne. La multiplication de ces projets pourrait donc aussi sauver des espèces en voie de disparition et sauvegarder ainsi un écosystème, déjà bien mis à mal par l’homme.